"Vous cherchez des milliards ? Regardez du côté des LGV !

Afin d'économiser 44 milliards pour 2026, le premier ministre fait le choix politique d'attaquer les droits sociaux, brandissant l'urgence de la dette comme le monstre qui justifierait toutes les absurdités et tous les sacrifices de la part de la population et des travailleur.euses. Tout en occultant là où l'argent peut se trouver réellement.

 L'Etat persiste à vouloir investir dans des projets d'infrastructures aux budgets pharaoniques dont la population n'a pas besoin. C'est le cas des Lignes à Grande Vitesse : 14 milliards pour les LGV du Sud Ouest Bordeaux-Toulouse-Dax, 30 milliards pour la LGV Lyon-Turin, 6 milliards pour la LGV Perpignan-Montpellier, dont la majorité est supportée par l'Etat et les collectivités. Et ce, alors même que les institutions de ce même État se prononcent contre, que la conférence Ambition France Transports recommande de réexaminer tous ces projets et que même Bercy remet en question l’abîme financière qu'ils représentent2.

Des milliards, il y en a. Et quand ils sont investis dans les LGV, ils ne peuvent plus servir aux hôpitaux, aux écoles, aux minimas/aides sociaux, à la bifurcation écologique, aux trains du quotidien, et donc aux services publics. Or, face aux voyageur.euses mécontent.es face à la hausse du prix des billets de TGV, Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, a répondu  "il faut rappeler une évidence : [le TGV] n'est pas un service public". Euh mais alors... pourquoi c'est nous qui le payons ?

 Le gouvernement Bayrou n'a aucune honte à exiger de la population qu'elle subisse l'austérité et n'épargne pas le secteur du ferroviaire. Alors que les promoteurs n'ont que l'argument de l'emploi à la bouche, les conditions de travail, les salaires et les emplois des cheminot.es sont toujours plus menacés. La réalité, c'est du travail précaire et détaché, parfois effectué de nuit, par des ouvrièr.es qui repartent sitôt les chantiers finis, en plus des accidents fréquents. Et pas assez de personnel, ni de rames, pour faire rouler correctement les trains sur les lignes existantes qui elles devraient relever du service public. Dans nos territoires, on ne voit que des habitant.es contraint.es de partir par les expropriations ou les prix du logement qui explosent. 
Nos communs : sources, rivières, zones humides et aquifères sont asséchées et accaparées par les aménageurs, nos écosystèmes, forêts, prairies et autres, pourtant essentiels à la vie, sont ravagés par leurs pelleteuses et leur béton. 

 Pendant ce temps, Vinci, NGE, Eiffage, Bouygues, Spie Batignolles et compagnie continuent de se remplir les poches avec l'argent public. Ces chantiers ne répondent à aucun réel besoin si ce n'est l'intérêt des capitalistes, que l'Etat défend coûte que coûte avec son arsenal répressif. Récupérons l’argent là où il est, refusons qu'il soit collectionné par les concessionnaires ou distribué aux actionnaires du BTP ! 
Et décidons nous mêmes de la manière dont notre argent doit être investi.

 Les coordinations de lutte contre les LGV se joignent aux mobilisations du 10 septembre. Aux côtés de nos camarades cheminot.es - sur les blocages et par les caisses de grève, défendons les trains de proximité du quotidien, les trains du service public, plutôt que des LGV pour transporter sans réfléchir toujours plus vite et encore plus loin celleux qui peuvent se le permettre financièrement.
 Depuis nos luttes locales et sur tous les ronds-points, nous renforcerons les résistances populaires pour du vivre ensemble face à la montée du fascisme, à l'économie de guerre et au saccage de nos droits sociaux. Nous entraverons l'avancée des chantiers, sur le terrain ou dans les tribunaux, comme à la Clusaz, contre l'A69, contre la déviation de St Péray, ... Nous occuperons les lieux de pouvoir et de décision et les centres névralgiques jusqu'à arracher des victoires, ici et maintenant.
 Le 10 septembre, nous nous tiendrons ensemble par delà les frontières, nous serons partout : un peuple ingouvernable.

NON AU 2EME LYON TURIN, NO TAV, NON A LGV BORDEAUX-TOULOUSE-DAX, NON A LA LGV PERPIGNAN-MONTPELLIER
NI ICI NI AILLEURS

 Signataires :

 LGV Non Merci, coordination de collectifs en lutte contre les LGV du Sud Ouest, ALT-LGV THAU
 Les Collectifs Contre le second Lyon Turin
 STOP LGV 47, Stop LGV Bordeaux Métropole,


 SOURCES

 (1) Cour des Comptes : "Référé sur le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin". 2012; Conseil Général des Ponts et Chaussées (rapport Brossier) : "La politique française des transports terrestres dans les Alpes". 1998; Conseil d'Orientation des Infrastructures (COI) : "Mobilités du quotidien : réponde aux urgences et préparer l'avenir". 2018.

 (2) https://www.reporterre.net/Trains-Bercy-voudrait-abandonner-les-projets-de-LGV-Bordeaux-Toulouse-et-Nice-Marseille 

 (3) https://www.tf1info.fr/transports/hausse-du-prix-des-billets-de-train-le-tgv-n-est-pas-un-service-public-justifie-le-pdg-de-la-sncf-jean-pierre-farandou-2346812.html 

 (4) https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/savoie-nouvel-accident-mortel-sur-le-chantier-du-tunnel-du-lyon-turin-3880850

 (5) https://www.orpi.com/prix-immobilier/saint-jean-de-maurienne

 (6) https://reporterre.net/LGV-Lyon-Turin-des-camions-citernes-envisages-pour-ravitailler-la-vallee-en-eau-potable

 (7) https://www.francebleu.fr/infos/societe/deviation-de-saint-peray-les-opposants-au-chantier-se-reinstallent-sur-le-site-3451519 
STOP LGV 47, membre de la coordination inter-régionale LGV NON MERCI .