15 novembre 2025 - 339 vues
Les déclarations successives d’Emmanuel Macron en faveur de l’accord UE-Mercosur même sous conditions sont la provocation de trop. Il faut immédiatement arrêter de balader les agriculteurs du Lot et de France.
Dans un contexte agricole extrêmement difficile marqué par des crises successives et des hausses de coûts de production sans précédents, il est inconcevable d’ouvrir grand les portes de notre marché à des produits sud-américains qui ne respectent pas nos règles environnementales.
C’est une concurrence déloyale, une trahison de nos valeurs et un coup de poignard dans le dos de celles et ceux qui nourrissent la France. Comment peut-on exiger de nos éleveurs qu’ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre, qu’ils préservent la biodiversité, qu’ils garantissent le bien-être animal tout en leur demandant de rivaliser avec des produits importés qui ignorent ces contraintes ? Comment rivaliser avec des élevages 50 fois plus grands, avec des animaux élevés aux hormones, avec des cultures OGM interdites en Europe et des pratiques agricoles qui détruisent la forêt amazonienne? C’est une hypocrisie totale et une injustice économique insupportable .
Selon l’INRAE, les coûts de production sont inférieurs de 18% à 32% dans la zone Mercosur. L’entrée massive de viandes sud-américaines à bas coût sur le marché français ferait immédiatement chuter les prix, mettant en péril de nombreuses exploitations lotoises mais aussi de nombreux emplois dans l’agroalimentaire, à l’heure où l’abattoir de Saint-Céré est déjà en difficulté.
Qui défendra nos éleveurs quand les rayons des supermarchés seront inondés de viande low-cost et sans éthique environnementale venues de l’autre bout du monde ?
L’accord UE-Mercosur n’est pas une fatalité. C’est un choix politique. L’ensemble des syndicats agricoles disent non. Les Français disent non. Le 30 janvier dernier, Christophe Proença et une large majorité des députés ont dit non. Il faut désormais tirer les leçons d’années d’aveuglement et de naïveté qui ont sacrifié notre l’agriculture sur l’autel du libre-échange. Et ce ne sont pas les usines à gaz aussi illusoires qu’inopérantes des fameuses clauses de sauvegarde promises par Emmanuel Macron qui y changeront quoi que ce soit.
A l’heure où les grandes puissances de la planète se réarment en matière de souveraineté alimentaire, un tel accord serait un grave contre-sens de l’histoire. Une puissance de 450 millions d’habitats comme l’Europe peut et doit assurer l’alimentation saine de ses habitants. La souveraineté alimentaire est sur toutes les lèvres ? Passons enfin aux actes.
Credit Foto/ Remi Branco




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