Ce "coup de colère" dans les casernes est le symptôme d'une situation où, faute de volontaires disponibles, des centres de secours peuvent se retrouver momentanément dans l'incapacité d'assurer un départ en intervention immédiat (ce que l'on appelle une "indisponibilité opérationnelle").

Voici les principaux facteurs qui expliquent cette colère et ce manque :

• L'essentiel des effectifs sont volontaires : En France, environ 79% des sapeurs-pompiers sont volontaires. Ils ont une activité professionnelle ou des études en parallèle. Leur disponibilité est donc limitée et de plus en plus difficile à concilier avec un engagement très exigeant.

• Augmentation de la charge de travail : Le nombre d'interventions, notamment pour le secours à personne (qui représente 80 à 90 % des sorties), a fortement augmenté ces dernières années, demandant une implication croissante aux volontaires.

• Contraintes de disponibilité : Les volontaires sont de plus en plus sollicités pour des gardes postées (dormir à la caserne), ce qui impacte fortement leur vie personnelle et professionnelle.

• Problèmes de recrutement et de fidélisation : Il devient difficile d'attirer et de retenir les volontaires face à cette charge et à ces contraintes, menant à un manque d'effectifs criant dans de nombreuses casernes, particulièrement en milieu rural.

Le fait qu'aucun pompier volontaire ne soit disponible pendant une heure est une illustration concrète de cette crise des vocations, entraînant des délais d'intervention allongés ou l'obligation de faire appel à des casernes plus éloignées, ce qui peut mettre en danger la population.