10 décembre 2025 - 269 vues
Lors du Conseil municipal du 1er décembre, l’opposition est revenue sur la nouvelle gare d’AgenBrax qui accueillera la LGV. À cette occasion, le leader de la gauche-LFI, Laurent Bruneau, dans un
exposé d’une clarté pour le moins contestable, a reconnu s’être opposé à la LGV, avant de constater
que le projet devenait réalité et qu’il fallait bien l’accepter, sans enthousiasme et sans aucune envie
d’en faire une chance pour Agen. Revenant même sur l’intérêt du projet en critiquant l’éloignement
géographique de la nouvelle gare avec la gare actuelle (25 minutes de trajet selon ses dires ? En
trottinette peut-être ? Alors qu’une navette ferroviaire reliera les deux gares en 7 minutes). Il veut
installer un doute quant aux bénéfices que la Ville d’Agen tirera de la LGV, parce que
dogmatiquement il n’en veut pas.
C’était sans compter sur la réaction des membres de sa liste appartenant à la France
insoumise, qui ne s’est pas faite attendre, trois jours après cette séquence. Les insoumis
s’opposent au projet actuel, en cohérence avec leur position nationale, et souhaitent un projet
alternatif de rénovation (lequel ???), sans ambition et sans vision, dénonçant une soi-disant
gabegie de plus de 10 milliards d’euros. Ils exigent du même coup que la liste de gauche d’Agen
porte leur combat, demandant donc à Laurent Bruneau de revenir sur le projet en soutenant
le projet alternatif sur les voies existantes.
Or, la réalité est que la LGV Bordeaux-Toulouse n’est plus un projet: elle est devenue une réalité,
un chantier. Les travaux ont commencé au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse. Le tracé est
définitivement acté, la nouvelle gare sur la commune de Brax actée, et la liaison entre nouvelle gare
d’Agen-Brax et gare du centre-ville est elle aussi actée, puisque inscrite dans la déclaration d’utilité
publique, définitivement purgée de tout recours.
De cette séquence, mettant en évidence les fissures internes de la gauche-LFI, nous retenons
deux leçons :
La première est que Laurent Bruneau et ses alliés LFI font preuve d’une méconnaissance
stupéfiante du projet le plus sensible et le plus stratégique pour Agen, en ce qui concerne la
décennie à venir. À cela s’ajoute une absence de vision pour le territoire et un cynisme
électoraliste : Agen est la ville centre d’une agglomération de 100 000 habitants, et il reviendra donc
aux prochaines équipes municipales de partager une vision communautaire des projets
structurants, et pas seulement de vouloir devenir maire d’Agen.
La seconde, plus grave, est qu’avec le dossier LGV, c’est la future gouvernance municipale de la
gauche LFI qui est exposée : il aura fallu six jours pour que les insoumis exigent de Laurent
Bruneau qu’il s’aligne sur leur position extrême. Et le moins qu’on puisse en dire est que
Laurent Bruneau est resté dans le flou et dans l’ambiguïté.
Sur ce dossier, il n’y a pas de place pour l’hésitation. Bâtir le futur d’Agen est une responsabilité
lourde qui ne peut souffrir de divisions. La LGV est le projet majeur pour Agen et il suffit d’écouter
les Agenais, qui y sont très majoritairement favorables (86 % y sont favorables, selon le sondage
ODOXA d’octobre 2025). La LGV est voulue par les Agenais, car ils y voient tout le profit qu’ils
peuvent en tirer.
Le militantisme anti-LGV de l’écologiste Bruneau ne doit tromper personne : la nouvelle gare
sera la gare d’un bassin de vie de 300 000 habitants, reliée à la gare d’Agen en 7 minutes, qui
restera le cœur d’une étoile ferroviaire régionale et la porte d’entrée de la Ville d’Agen.
C’est le projet majeur d’attractivité pour Agen. Il sera moteur dans le développement économique
et territorial du Sud-Ouest, essentiel pour notre politique écologique en permettant un report
modal important, et augmentera la capacité du réseau actuel avec deux nouvelles voies.
Mais c’est un projet dur et âpre, et donc un projet qui appelle à la mobilisation de tous les élus
du territoire, et d’abord celle du Président de l’Agglomération et du Maire d’Agen. Il
appartiendra au prochain Maire d’Agen de se donner pleinement et totalement pour réussir ce
projet, et de ne pas céder à des intérêts partisans, dogmatiques et cyniques.
Mais sur ce dossier, encore, Laurent Bruneau n’est pas clair : c’est Laurent « Brumeux » …
Laurent Bruneau préférera-t-il défendre l’intérêt général des Agenais ou cédera-t-il devant les
injonctions de LFI ?
Nous attendons donc la réponse claire que nous n’avons pas eu en Conseil municipal.
Jean Dionis
Candidat à l’élection municipale d’Agen




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