« Le territoire que nous aimons, notre Lot-et-Garonne, à l’image de la France, a toujours été une terre d’accueil et d’intégration, une terre d’asile même en des heures sombres de l’Histoire européenne. Notre Lot-et-Garonne a forgé son identité et sa richesse au gré de plusieurs vagues migratoires, qui ont apporté richesse et diversité à ce que nous sommes tous ensemble aujourd’hui.  La loi sur l’immigration adoptée par le Parlement contient des dispositions humainement indignes, socialement scandaleuses, politiquement révoltantes. Ces dispositions viennent heurter la longue tradition d’humanité historiquement incarnée par notre beau département.

Rendre un être humain illégal et l'inventer en étranger

Cette loi repose sur le principe de rendre un être humain illégal. Elle n’accueille pas l’autre, elle invente l’étranger.

Plusieurs de ces dispositions sont révoltantes. L’une d’elle frappe directement l’Allocation Personnalisée d’Autonomie versée par les Départements : le principe du versement universel est brisé pour une discrimination selon la nationalité. C’est absolument inacceptable et non négociable. La femme que je suis, comme la présidente que je suis, s’opposera toujours résolument à ces intentions funestes !

Nous le savons tous, la vieillesse, la perte d’autonomie ou la maladie n’ont pas de préférence nationale. Elles touchent tous les Lot-et-Garonnais, tous les Français, sans distinction, sans préférence. Elles ne discriminent pas, elles.

Leur poing hostile, notre pas vers l’autre

Validée par un vote de l’Assemblée nationale ce mardi 19 décembre, cette loi discrimine et valide les fantasmes et les haines de l’extrême-droite. Les soutiens de cette loi inhumaine ont choisi de brandir le poing hostile et de refuser l’assistance à personnes en danger. Nous, nous faisons le choix de tendre la main et de faire ce pas vers l’autre, au nom de notre humanité. »

Sophie Borderie, présidente du Conseil départemental de Lot-et-Garonne