Crise agricole communiqué EELV 47


25 janvier 2024 - 1151 vues

Depuis plusieurs jours, les agricultrices et agriculteurs manifestent partout en France notamment en Lot 
et Garonne pour revendiquer en particulier des revenus convenables à la hauteur du travail fourni et une 
revalorisation de l’image de leur profession.
Pour une partie de la profession et certains politiques, les écologistes seraient la cause de leurs 
difficultés. C’est paradoxalement nous faire un bien grand « honneur » que de nous accorder tant 
d’influence alors que nous ne sommes ni au gouvernement, ni majoritaires à l’assemblée nationale 
comme au Parlement européen.
Or la situation de l’agriculture aujourd’hui est bien le résultat des politiques menées par les derniers 
gouvernements successifs depuis 30 ans et particulièrement ceux d’Emmanuel Macron en cogestion 
avec la Fnsea, dont on retrouve les orientations au niveau de l’Union européenne : libéralisme 
économique, concurrence déloyale, emprise sur les marchés internationaux (traités de libre-échange) 
des grands groupes agro-alimentaires et industriels, dont la marge en 2023, explose, +48 %, ils étaient à 
28 % il y a deux ans. 
Le revenu moyen agricole, lui, a diminué, pris en tenaille entre l’augmentation des charges : énergie, 
engrais, etc. et les prix des produits agricoles qui baissent (-9% en 2023), les prix de l’alimentation 
augmentant (+8% sur un an).
Il est éminemment contre productif de se tromper de cible.
Le réchauffement climatique, les menaces sur l’eau, la dangerosité des pesticides, la perte de 
biodiversité, touchent en priorité les paysans, ce sont eux les premières victimes de la catastrophe 
écologique. Les premiers à être étouffés par les géants de l’agroalimentaire et une politique agricole qui
reste enfermée dans un logiciel productiviste, au détriment de la transition agroécologique.
Les écologistes, loin de la caricature qui a fait florès à l’extrême droite, sont tout sauf « hors-sol » et 
portent bien des modèles agricoles alternatifs résilients dont on ne pourra pas se passer.
 Chaque semaine, deux cents fermes disparaissent en France. Et d’ici à 2030, la moitié des agricultrices 
et agriculteurs qui étaient en activité en 2020 seront partis à la retraite. On arrive aux limites du modèle 
productiviste, du carcan néolibéral d’Emmanuel Macron et de l’Union européenne. Il faut garantir les 
prix, répartir les aides, non à la surface mais à l’emploi. Arrêter la concentration des terres , 
accompagner et aider significativement la transition agroécologique et le développement de 
l’agriculture biologique. Le problème n’est pas d’avoir moins de normes, mais des normes de bon sens 
sous-tendues des revenus qui doivent les accompagner. 
Refuser de réduire l’utilisation des pesticides, de protéger la biodiversité et les ressources en eau, 
c’est se tirer une balle dans les pieds et compromettre la qualité de vie de tous, Ce serait rendre 
incompréhensible l’image d’une profession si essentielle à la société.
De ce point de vue le projet de loi qui avait pour ambition de répondre aux deux gros enjeux du secteur 
que sont la transition agroécologique et la disparition des fermes, n’est vraiment pas à la hauteur des 
enjeux et nous ne sommes pas certains que le retard de sa présentation soit de bon augure.
Maryse Combres et Paul Vo Van , porte paroles
Bernard Péré, référent agriculture

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